samedi 26 août 2017

Pyrale du buis : on peut gagner la guerre !

Tout possesseur de buis doit prendre conscience que le plus grand prédateur de la pyrale du buis, c’est le jardinier, et doit s’engager dans la  lutte. 


Pyrales du buis : en surnombre en Saône et Loire.

Il y a un traitement efficace : le bacillus thuringiensis, et plus précisément le bacillus thuringiensis Kurstaki. Ce traitement tue en quelques jours les chenilles (il est bio en plus). 
Bien sûr il ne faut traiter que les buis (les pyrales ne pondent que sur les buis, même si vous les voyez ailleurs dans le jardin). On le trouve dans toutes  les jardineries.
Si vos buis sont touchés, si leur feuillage est entièrement mangé, cela ne signifie pas qu’il sont morts : il faut traiter de suite, bien les arroser régulièrement au pied (pour ne pas lessiver le traitement) avec un apport d’engrais pour les aider à repartir. Vous verrez, ils vont vite se regarnir de feuilles.

La chenille de la pyrale du buis.


Je suis persuadée que si tous les possesseurs de buis agissent au bon moment, nous pouvons réduire de beaucoup le nombre de cette saloperie de pyrale. Surtout si nous attaquons TOUS au moment où la pyrale est la plus faible c’est-à-dire au réveil de l’hivernage de chenilles, quand il n’y a pas encore de papillons pour les remplacer.
Comme de nombreux jardiniers, je possède des buis, comme de nombreux jardiniers qui aiment leur jardin et la moindre plante qui y est installée, je lutte depuis 3 ans contre la pyrale du buis. Après avoir été mangés jusqu’à la dernière feuille, au point de me dire qu’ils étaient foutus, mes buis sont bien-portants. Mais, parce que beaucoup de possesseurs de buis n’y prêtent pas attention, je vois les pyrales de plus en plus nombreuses. Cet été au 15 août, elles sont nées par milliards, mais pas de mes buis... Je continue la lutte d’autant plus persuadée que c’est à chaque propriétaire de buis (amateur, jardinier, commune...) de prendre conscience du fléau.

Pyrale du buis en train de pondre.

Il faut éradiquer la chenille, 
il ne faut pas la laisser aller jusqu’au stade du papillon.

La pyrale a ce défaut de ne pondre QUE sur les buis (du moins pour le moment). Le papillon nocturne est butineur, ce qui lui permet de vivre 15 jours, de réaliser plusieurs pontes de 200 à 300 œufs qui éclosent en 48 heures pendant les chaleurs estivales... Donc vos buis vont être bouffés jusqu’à la moëlle en moins de deux !

Ma méthode d’action : observation pour traiter au bon moment = 100 % de réussite.

Les pyrales ne sont pas que blanche à liseré brun, il y en a aussi des toute brune.


• Février-mars, je regarde régulièrement mes buis, dès que je détecte le réveil des chenilles (feuilles bouffées, sorte de fils de soie comme des toiles d’araignée). JE TRAITE une première fois, en choisissant une fenêtre météo d'au moins trois jours sans pluie, le soir vers 17-18 heures. C’est un papillon nocturne, sa chenille l’est aussi, elle remonte vers le haut des branches pour se nourrir la nuit et ingérer le bacillus thuringiensis.

Chenille qui se nourrit des feuilles de mes buis. Traités le soir même, elle et ses copines n'ont pas survécu. 
Mes buis se sont très vite regarni de leur feuillage.

• Mai-juin, je regarde régulièrement mes buis, dès que je détecte la présence d’un papillon aux abords des buis, je reprend ma surveillance méticuleuse. En plus j’ai trois alliés, qui vont m’aider à repérer le rush d’éclosion des chenilles (5 à 7 jours après avoir vu un papillon) : les mésanges, les moineaux et la guêpe élégante qui d’un coup s’intéressent grave à mes buis. JE TRAITE une deuxième fois. Les mésanges, les moineaux en pleine nidification, se régaleront des quelques chenilles survivantes.

• Août-septembre : je repère facilement la présence des papillons qui sont très attirés par les lumières, je reprend ma surveillance méticuleuse, 1 semaine après avoir vu un papillon. (Rappelez-vous, les œufs éclosent en 48 heures pendant les chaleurs estivales, j’attend d’avoir un bon paquet à tuer sans trop défolier les buis). JE TRAITE une troisième fois, le soir. A cette période les papillons sont actifs en même temps que les chenilles, les oiseaux ne nidifiant presque plus ne vont pas m’aider... Donc je retraite 12 à 15 jours plus tard, en prenant soin de vérifier la présence des chenilles.
Cette année le nombres de papillons (je dirais des millions) et la chaleur qui continue m’obligera peut-être à faire un traitement supplémentaire (je vous tiendrai au courant, car le partage d’observation est important.).


Pyrale en train de butiner.

• Octobre-novembre : si le temps est doux, je regarde mes buis régulièrement, si j’observe des feuilles bouffées, sorte de fils de soie comme des toiles d’araignée je traite une cinquième fois, mais jusqu’à présent, les froids sont venus assez tôt, et les chenilles se sont “endormies” jusque début mars.
L’année suivante je recommence le cycle...

Concernant le Bacillus thuringiensis Kurstaki, il s’agit d’une bactérie qui infecte la chenille quand elle l’ingère. Il est encore plus actif quand les chenilles sont jeunes. Cette bactérie aurait une durée de vie d’une dizaine de jour et dans de bonne condition se reproduit (source INRA : par ici).

Je remercie toutes les personnes qui ont piégé et tué ce papillon.

En Saône-et-Loire nous sommes envahis par des milliards de pyrales du buis. 
Il ne faut pas que les générations suivantes voient le jour.

Je remercie par avance toutes les personnes qui partageront cet article pour mobiliser un grand nombre de possesseur de buis.
Il est possible de tuer un maximum des chenilles de la pyrale.
Un buis touché n'est pas mort, un buis traité, c'est le patrimoine 
des nos jardins, parcs, villes et forêts qui est sauvé.

Ce papillon et surtout sa chenille sont nos ennemis.

Si vous avez des questions, laissez-moi un commentaire.

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